Qui êtes-vous ?

- Stéphane DADO
- Liège, Belgium
- Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.
vendredi 30 mai 2008
Harry Potter, une histoire gay?
jeudi 29 mai 2008
Des femmes au Mont Athos

Les quatre femmes ont été placées en détention au poste de police de la péninsule. Comme beaucoup de migrants qui souhaitent gagner l'Union européenne en passant par la Grèce, elles quitté la côte turque à bord du bateau à moteur de deux passeurs Ukrainiens qui les ont laissés au Mont Athos (accessible seuleument par la mer), après avoir payé 4000 euros chacun pour gagner le port turc de Çanakkale, dans le détroit des Dardanelles.
Le Mont Athos est un territoire autonome qui abrite vingt monastères chrétiens orthodoxes, le plus ancien datant du Xe siècle. Jacques Lacarrière a relaté dans L'été grec son expérience passionnante auprès des moines athoniens au début des années 50. L'interdiction de la présence femelle est inscrite dans la Constitution grecque et l'enfreindre est passible d'un an de prison. D'autres coutumes d'un autre âge subsistent dans ce haut lieu sacré : le port de la barbe est obligatoire, il est interdit de montrer la moindre parcelle de son corps, les miroirs sont strictements prohibés.
La rumeur veut que des femmes habillées en hommes se soient introduites au Mont Athos par le passé afin de braver l'interdit. Plusieurs organisations féministes militent aujourd'hui pour la levée de cette acte scandaleusement sexiste.
mercredi 28 mai 2008
Quelques réflexions sur le Reine Elisabeth

D'abord, est-il réellement nécessaire d'avoir des concours pour repérer les talents de demain? A l'instar d'Isabelle Druet, les grands interprètes n'ont pas vraiment besoin de compétitions pour faire carrière. Les Repin, Znaider, Lemieux, Khatchatriyan, Braley, Ivanov, Mangova, autrement dit, tous les grands lauréats révélés par le Concours ces dernières années, s'y sont risqués moins par souci de se faire connaître que besoin de s'auto-évaluer, leur carrière respective, tant au disque qu'au concert, avait il faut le rappeler, déjà pris l'essor professionnel qu'ils méritaient. Un nombre important d'artistes ne supporte pas l'idée de se présenter devant un jury ; seule importe la relation avec le public, seul juge compétent en la matière.
Pour ceux qui malgré tout s'y essayent, le Concours est une arme à double tranchant. Projetés sur le devant de la scène avant même d'avoir terminé leur cursus, certains lauréats sont contraints d'enchaîner des concerts qui ne leur laisse plus la place à l'étude. Le travail d'un soliste (ou d'un chef) est un apprentissage de toute une vie, il nécessite beaucoup de rigueur et doit s'opérer de manière progressive pour éviter de se brûler les ailes, rigueur que ces lauréats plus fragiles, souvent exploités par des agents sans scrupule, n'ont pas. A part les quelques grands noms cités plus haut, qui se souvient des Jacob Will, Evgueni Bouchkov, Erez Ozer, Stephen Prutsman, Brian Ganz, Reginaldo Pinheiro, Thierry Félix, Yahoi Toda, Ana Camelia Stefanescu, Ning An, When-Yu Shen, Iwona Sobotka, Sofia Jaffé, etc., dont certains furent 1e et 2e lauréats du Concours.
Dirigé par une équipe attachante de professionnels sincèrement passionnés par la musique et par les jeunes artistes, le Reine Elisabeth se targue de vouloir faire connaître la musique classique au plus grand nombre. L'idéal est on ne peut plus louable d'autant que les grandes institutions publiques comme l'ONB, le TRM, l'ORCW ou l'OPL sont associées avec soin au projet. Effectivement, sans le Concours, des milliers de spectateurs n'auraient sans doute jamais entendu parler de Bach, Beethoven ou de Verdi. Est-il pour autant représentatif de ce qu'est le concert classique? Rien n'est moins sûr. La construction même des soirées de finale, avec ses programmes interminables conçus sans la moindre cohérence artistique frôlent pour le véritable amateur le supplice. Il ne viendrait jamais à l'idée d'un organisateur de concert de proposer à son public la réplique de telles soirées, il n'y aurait personne dans sa salle. Qui plus est, si vous demandez à un jeune chanteur d'interpréter à la fois un oratorio de Haendel, une mélodie de Schubert, air de Mozart et une roucoulade de Donizetti, c'est méconnaître totalement le travail, la physionomie et la psychologie des artistes. Les changements de climats musicaux, de langues, de genres nécessitent du temps, une bonne préparation mentale, un ménagement physique. Il est dès lors tout simplement impossible d'imaginer qu'en une seule soirée de jeunes artistes parviennent à enfiler avec tout le sérieux professionnel qui s'impose la cascade de genres imposée par le Concours. Les grands moments de musique existent, bien sûr, lors desquels les solistes se donnent corps et âme, mais ils sont plutôt rares.
Certains artistes refusent de se présenter au concours car il leur paraît tout simplement impossible de faire de la musique correctement : ils aiment construire minutieusement leurs récitals, le concours ne leur permet pas d'installer le moindre climat poétique, sans parler de la durée éprouvante des épreuves qui les amènerait forcément à ne pas être en forme tous les jours (les musiciens ne sont pas des machines, il convient de ne pas l'oublier...). Sans parler non plus de la prédilection plus ou moins consciente du jury pour l'art opératique au détriment du Lied ou de l'oratorio qu'affectionnent davantage certains candidats. La presse musicale belge l'a judicieusement souligné à diverses reprises.
Qu'est-ce qui justifie dans ce cas le succès médiatique et populaire du Reine Elisabeth? :
a. Des raisons commerciales d'abord. Le Concours est, faut-il le rappeler, une entreprise privée qui met tous les moyens nécessaires pour se médiatiser au maximum. Il a comme toute entreprise privée des critères de rentabilité à respecter. Ceci peut expliquer le coût parfois impressionnant des places que le public débourse pour entendre de jeunes inconnus aux finales, alors que les institutions publiques de la Communauté Wallonie-Bruxelles proposent des récitals ou concerts avec les plus grands interprètes d'aujourd'hui à des prix bien plus démocratiques. La sortie du CD du Concours une semaine à peine après la fin de celui-ci (une performance!) est une manière habile (et rentable) de surfer sur la vague commerciale de ce succès médiatique. Une question m’interpelle face à cette mobilisation médiatique : est-il pertinent que des moyens publics colossaux soient mis en œuvre par la presse écrite et la télé pour la valorisation d’une manifestation commerciale au détriment de la visibilité des institutions culturelles publiques pour lesquelles ces mêmes médias décrètent qu’ils n’ont plus de moyens ?
b. Des raisons extra-musicales ensuite à commencer par le caractère sportif de la manifestation. Le concours permet de flatter le goût d'un certain public pour la compétition, les palmarès, les classements, les pronostics. Le concours est une machine à rêve qui engendre des dieux du stade d'un genre nouveau. Point n'est besoin pour ce public de connaître leurs qualités réelles, point n'est besoin non plus d'avoir une connaissance élémentaire du répertoire, de savoir si la performance est digne d'un concert classique traditionnel ou d'une maison d'opéra. Seule la proclamation du jury suffit à légitimer le niveau d'excellence des vainqueurs, célébrés comme des héros à part entière, peu importe leur qualité réelle. Ces palmarès me semblent inutiles et injustes car comment comparer l'incomparable ? Un pianiste qui exécute admirablement le Premier Concerto de Mendelssohn est-il meilleur artiste que celui qui joue très bien un Premier Concerto de Brahms, partition autrement plus redoutable? Une telle confrontation n'a pas de sens. Et c'est encore plus vrai dans le chant. Comment distinguer les qualités d'une mezzo-soprano qui interprète des Lieder de Mahler de celles d'un ténor qui se lance dans le monde passionné de l'opéra verdien. Il faut aimer en réalité l'un et l'autre et pas l'un au détriment de l'autre. La musique est un univers qui fédère les talents, elle ne peut les diviser ou les exclure. Et que dire de ces jeunes artistes qui font des merveilles aux éliminatoires ou aux demi-finales mais qui échouent, épuisés à la dernière ligne droite. Sont-ils moins bon pour autant? Bien sûr que non. Un Gidon Kremer ne s'est pas retrouvé dans le trio de tête du Concours, cela ne l'a pas empêché de faire une carrière immense par la suite.
Faut-il dès lors garder une certaine distance par rapport à toute forme de concours? Un concours peut-il être considéré comme une manifestation culturelle à part entière ? Le lecteur a suffisamment d'éléments ici pour se forger sa propre opinion. Pour ma part, j'ai une nette préférence pour les concerts de lauréats qui suivent le Reine Elisabeth. L'esprit de compétition n'étant plus de mise, les musiciens sont pleinement au coeur de la musique. C'est sans doute là que réside le véritable intérêt de la manifestation.
mardi 27 mai 2008
Une solidarité nécessaire

De telles réactions sont inacceptables. Il est indécent de comparer la pauvreté en Belgique à celle qui sévit dans certaines régions du Congo (et d'ailleurs) où la population vit avec moins d’un dollar en poche par jour, où des zones entières sont atteintes par les épidémies et la famine.
La pauvreté et la misère existent chez nous, mais elles doivent être relativisées au regard de la réalité (atroce) que d’autres vivent au quotidien. Il est bel et bien dans les compétences d'un état comme la Belgique d'aider non seulement ses concitoyens mais aussi toute nation touchée par la famine. Cela s'appelle un "devoir d'humanisme".
Par ailleurs, il est toujours dans notre avantage de lutter contre cette pauvreté : notre intervention permet de toute évidence de faire reculer la violence, les guerres, le terrorisme international dont nous pouvons être un jour ou l’autre nous-mêmes les victimes. Cette pauvreté nous concerne donc à plus d'un titre.
vendredi 23 mai 2008
N°1 le jour de votre naissance
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http://www.kakophone.com/kakoParade/FR/index.htm
Le 29 mars 1971, c'était Hot Love de T-Rex, en Angleterre, et Je ne veux pas faire la guerre des Poppys, en France. "Faire l'amour, pas la guerre" : une philosophie de vie tout à fait pour moi et que je recommande bien volontiers... D'autres coïcidences?
jeudi 22 mai 2008
Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal

http://www.indianajones.com/intl/fr/site/index.html
mercredi 21 mai 2008
Statira : un chef-d'oeuvre de Cavalli enfin au disque

La discographie cavallienne reste jusqu'à présent limitée. Mise à part les enregistrements de René Jacobs (Giasone, Xerse et surtout une somptueuse Callisto, publiée ensuite en DVD dans l'extraordinaire mise en scène qu'Herbert Wernicke avait imaginée pour la Monnaie de Bruxelles), excepté aussi une Didone passable de Thomas Hengelbrock, c'est le néant. L'Ercole amante de Michel Corboz ; l'Egisto de Hans Ludwig Hirsch, l'Ormindo de Raymond Leppard sont les vestiges inaudibles d'un baroque antédiluvien qui font plus de tort que de bien au compositeur vénitien.
Antonio Florio et la Cappella de'Turchini viennent heureusement à la rescousse de cette discographie anémique, avec une Statira (publiée par Naïve) qui fera date. Créé au Teatro San Giovanni e Paolo de Venise, en 1656, ce 21e opéra sur la quarantaine laissée par Cavalli appartient à la période de maturité du compositeur. Il existe plusieurs manuscrits de l'opéra, en raison de reprises successives, notamment à Naples (un nombre important d'opéras de Cavalli a connu une large diffusion dans cette ville durant le XVIIe). La représentation de Statira donnée à Naples, en février 1666, à l'occasion du couronnement du roi Philippe IV d'Espagne, a servi de base à l'enregistrement de Florio.
Particularité intéressante, lors de la reprise de 1666, Cavalli a adapté son ouvrage aux conventions de l'opéra napolitain : il y ajoute des scènes comiques, des rôles travestis, des parties instrumentales, des arias avec violon obligé qu'on ne trouve pas dans l'original vénitien. Restent en revanche des récitatifs et des airs bien distincts (Cavalli n'utilise plus l'arioso mixte du début de sa carrière). D'une incroyable fraîcheur, les airs sont ornementés avec une finesse extrême et conçus, héritage vénitien oblige, sur des rythmes de danse (irrésistibles).
Dramatiquement parlant, l'histoire, basée sur un livret de Busenello, narre l'union tumultueuse, après maintes péripéties, de la fille du roi perse Darius III - Statira - avec Cloridaspe, roi d'Arabie. Florio et ses chanteurs (Roberta Invernizzi, Dionisia di Vico, Giuseppe de Vittorio, Maria Ercolana, etc.) restituent avec beaucoup de verve et d'élégance la saveur sulfureuse et les drôleries de ce dramma per musica servi par une Cappella qui n'a jamais sonné avec une telle suavité. Une partition dont les beautés sonores, la vivacité théâtrale et les rebondissement narratifs méritent amplement les honneurs de nos scènes contemporaines.
mardi 20 mai 2008
Vanity Fair à la National Portrait Gallery

La superbe rétrospective (150 photos) que propose en ce moment la National Portrait Gallery de Londres fait le point sur cette création. Elle démontre que la photographie de mode a enfin acquis le statut d'oeuvre d'art qui lui a longtemps été refus, qu'elle fait partie de notre histoire culturelle et constitue un fond iconographique primordial pour comprendre l'histoire des mentalités du XXe siècle (certains clichés font d'ailleurs déjà partie de notre inconscient collectif).
De toute évidence, le choix s'est fait à partir de trois critères : ont été retenues, d'une part, les photos qui laissent transparaître pleinement la personnalité de leur modèle (notamment les superbes portraits de Virginia Woolf, Irving Berlin, Igor Stravinsky, Greta Garbo, Sean Connery, Jessye Norman, Nicole Kidman), d'autre part celles signées par des grands noms de l'histoire de l'art (Man Ray, André Kertész, Robert Mapplethorpe), enfin celles des collaborateurs attitrés du magazine dont la griffe artistique est incontestable. Parmi eux, on ne peut manquer de mentionner :
- le Baron de Meyer, premier photographe en chef de Vanity Fair dès 1913 auquel on doit notamment un superbe portrait de Charlie Chaplin, et un de Nijinski;
- Edward Steichen, photographe du magazine durant les années 20 et auteur de merveilleuses photos de Greta Garbo, Anna May Wong, Colette, Isadora Duncan;
- Mario Testino et Harry Benson pour la période contemporaine. Le premier comme portraitiste de Lady Di ou Madonna (en Evita), le second a laissé, entre autres, cette image inoubliable du couple Reagan;
- Last but not least, l'admirable Annie Leibovitz, photographe en chef du magazine depuis 1983, dont les oeuvres extrêmement composées, complexes et néanmoins glamour sont de véritables classiques de la culture américaine contemporaine. Legends of Hollywood (2001, réalisée en trois fois pour une question de disponibilité des actrices) est une des images les plus fortes de cette admirable exposition.
dimanche 18 mai 2008
Le Cantique de Mauthausen
Le Cantique des Cantiques (Aσμα ασμάτων), l'une des plus beaux chants "engagée" de Mikis Theodorakis est conçu à partir du cycle Mauthausen du dramaturge Iakovos Kambanellis, père du théâtre néo-hellénique de l'après-guerre (il est né à Naxos, en 1922). En 1963, Kambanellis écrivit son unique oeuvre en prose Mauthausen, une histoire où il relate son expérience et celle du peuple juif dans ce camp de concentration autrichien où il est emprisonné de 1943 à 1945.
Enregistré en Belgique, en 1985; l'extrait choisi est interprété par la grande Maria Farandouri dont le grain de voix opaque, la pudeur extrême et la douleur intériorisée collent avec les paroles tragiques de la chanson dont je vous livre ma traduction, la plus littérale possible. La concordance des temps peut surprendre dans la phrase "Κανείς δεν ήξερε πως είναι τόσο ωραία" (Personne ne savait qu'elle est si belle). L'emploi de ce passé y est pourtant correct : le narrateur s'écarte de la temporalité du récit et s'adresse directement, à trois reprises, à l'auditeur pour lui déclarer, avec toute la douleur sous-jacente qu'on devine, les qualités physiques de sa compagne disparue.
Τι ωραία που είν’ η αγάπη μου
με το καθημερνό της φόρεμα
κι ένα χτενάκι στα μαλλιά.
Κανείς δεν ήξερε πως είναι τόσο ωραία.
Comme elle est belle, ma bien-aimée
avec son habit de tous les jours
et son petit peigne dans les cheveux.
Personne ne savait qu'elle est si belle.
Κοπέλες του Άουσβιτς,
του Νταχάου κοπέλες,
μην είδατε την αγάπη μου;
Jeunes filles d'Auschwitz
Jeunes filles de Dachau
n'avez-vous pas vu ma bien-aimée ?
Την είδαμε σε μακρινό ταξίδι,
δεν είχε πιά το φόρεμά της
ούτε χτενάκι στα μαλλιά.
Nous l'avons vue lors d'un lointain voyage
Elle ne portait plus son habit
ni son petit peigne dans les cheveux.
Τι ωραία που είν’ η αγάπη μου,
η χαϊδεμένη από τη μάνα της
και τ’ αδελφού της τα φιλιά.
Κανείς δεν ήξερε πως είναι τόσο ωραία.
Comme est belle, ma bien-aimée
Choyée par sa mère
et par les baisers de son frère.
Personne ne savait qu'elle est si belle.
Κοπέλες του Μαουτχάουζεν,
κοπέλες του Μπέλσεν,
μην είδατε την αγάπη μου;
Jeunes filles de Mauthausen
Jeunes filles de Belzec
n'avez-vous pas vu ma bien-aimée ?
Την είδαμε στην παγερή πλατεία
μ’ ένα αριθμό στο άσπρο της το χέρι,
με κίτρινο άστρο στην καρδιά.
Nous l'avons aperçue sur une place gelée
avec un chiffre dans sa main blanche
avec une étoile jaune sur le coeur
Τι ωραία που είν’ η αγάπη μου,
η χαϊδεμένη από τη μάνα της
και τ’ αδελφού της τα φιλιά.
Κανείς δεν ήξερε πως είναι τόσο ωραία.
Comme est belle, ma bien-aimée
Choyée par sa mère
et par les baisers de son frère.
Personne ne savait qu'elle est si belle.
samedi 17 mai 2008
Asimo : les premières images
Le travail musical d'Asimo n'est rien d'autre qu'une démarche ludique et anecdotique qui a eu pour seul avantage la récolte de fonds financiers destinés à l'apprentissage musical des jeunes.
vendredi 16 mai 2008
Ian Fleming For Your Eyes Only

L’exposition retrace d’abord la vie de Fleming. Fils d’un député conservateur mort durant la Première Guerre mondiale, élève du prestigieux Eton College (où il brilla surtout dans les disciplines sportives), journaliste à l’agence Reuters (expérience qui influença la concision des phrases de ses romans) avant d’intégrer les services de renseignement de l’armée britannique en 1939. En tant que « planificateur innovant » (il ne sera jamais espion), Fleming obéit aux ordres de l’amiral John Godfrey, qui lui servira de modèle à « M. », le patron de James Bond. Après la guerre Feming travaillera notamment durant une décennie au journal The Times. C’est en 1953 qu’il publie Casino Royale, premier roman bondien d’une série de douze (à laquelle s'ajoute neuf nouvelles) qui prend fin à la mort de l’auteur (en 1964) avec Octopussy And The Living Daylights (édité seulement en 1966). Ses romans se sont vendus à 40 millions d’exemplaires de son vivant, des ventes boostées notamment par le fait que le président Kennedy était un fan de James Bond. Le succès de ses livres permet à Fleming de se retirer dans une maison en Jamaïque qu’il baptisa « Golden Eye ». La première salle de l’exposition en présente le mobilier de bureau.

La suite permet de voir d’autres pièces exceptionnelles : des documents et souvenirs familiaux, des manuscrits et tapuscrits de la série Bond annotés par leur auteur, la bibliothèque de l’écrivain (on y découvre que James Bond emprunte son nom à un ornithologue anglais auteur de Birds of the West Indies, livre très apprécié de Fleming), le manteau porté par Fleming lors du raid de Dieppe en 1942, sa correspondance avec son « impossible » épouse. L’exposition retrace aussi les nombreux parallèles entre l’écrivain et l’agent secret. Ce dernier a beaucoup projeté de lui-même dans l’agent 007. Ses collègues du Times l’ont décrit comme un homme qui aime les voitures de sport, les jolies femmes, les casinos, le golf et le martini. D'autres "modèles" l’ont inspiré, dont son frère, Peter Fleming, écrivain lui aussi et voyageur infatigable en Asie et notamment au Tibet, ou encore une amie proche platoniquement amoureuse de Fleming et qui lui inspirera le personnage de Miss Moneypenny.

Outre la qualité des pièces, L’exposition a le mérite d’offrir une présentation intelligente, ludique et variée, à l’aide de supports technologiques ingénieux que n’aurait pas reniés Bond lui-même. Rien que pour vos yeux...
jeudi 15 mai 2008
Le Palazzo Labia de Venise en vente

La vente du Palazzo Labia, un des joyaux de la culture vénitienne, plonge la population dans une certaine consternation. Ce superbe palais baroque de la fin du XVIIe qui jouxte l'église de San Geremia (à quelques minutes à pied de la gare), est situé à l'extrémité de la Lista di Spagna (à Venise, une "lista" est une rue où est implanté le siège d'une ambassade), autrement dit dans l'ancien quartier espagnol de la Sérénissime. Les Labia sont d'ailleurs des marchands d'origine catalane. Bien que difficilement accessible, le Palazzo Labia est ouvert quelques heures par semaine au public, qui peut y admirer un architecture baroque très virtuose et surtout le fameux cycle de fresques d'Antoine et Cléopâtre peint dans la salle de bal par Giambattista Tiepolo, de 1747 à 1750.
Une trentaine de sociétés se sont présentées pour l'achat du palais, estimé à quelques 55 à 60 millions d'euros. Les offres sérieuses seront étudiées à partir du mois de juillet, le choix de l'acheteur sera décidé en août 2008.
L'an dernier, lorsque cette vente était encore à l'état de rumeur, le maire de Venise, Massimo Cacciari, avait fait savoir qu'il souhaitait que le Labia devienne un grand centre culturel. Il serait disposé à ce que la vente se fasse au bénéfice de Guido Angelo Terruzzi, financier et collectionneur d'art, dont le patrimoine privé est un des plus importants au monde, est à la recherche d'un siège permanent pour ses trésors. Parmi les autres acheteurs potentiels : quelques maisons de couture de renom, des fondations et institutions américaines, des entrepreneurs liés au monde de l'art et des expositions. Des amateurs parmi les lecteurs de ce blog?
mercredi 14 mai 2008
Le Séquestré de Venise

lundi 12 mai 2008
Londres l'avant-gardiste

Autre élément fascinant à Londres, sa manière de concilier admirablement modernité et patrimoine ancien, la ville intègre dans ses zones historiques, des architectures contemporaines de qualité dont la variété esthétique doit certes heurter les adeptes de l'unitarisme stylistique mais qui permet à la ville d'être constamment dans le train de la modernité. Chaque nouvelle visite de Londres réserve d'excellentes surprises, et cela ne semble pas près de s'arrêter compte tenu du nombre de chantiers en cours. Le dernier chef-d'oeuvre en date est incontestablement le "bureau Palestra" conçu par l'architecte britannique William Alsop au coin de Union Street et de Blackfriars Roadface (près de la station de métro Southwark).
La capitale anglaise reste à l'avant-garde des gratte-ciel les plus fous et ne se prive pas d'exposer avec fierté le projet des six grandes réalisations architecturales à venir :
1. la Bishopsgate Tower (288 m), par le bureau d'architectes new-yorkais Kohn Pedersen Fox Associates, immeuble à bureaux doté de 2 000 m² de panneaux solaires.
2. la London Bridge Tower (surnommée "The Shard London Bridge") (306 m), par Renzo Piano.
3. la Colombus Tower (237 m), par le bureau d'architectes DMWR (Douglas Marriott, Worby et Robinson ).
4. le Cheesegrater (225 m), par Richard Rogers.
5. le Minerva Building (surnommé "The Razor") (217 m), par Nicholas Grimshaw.
6. la Heron Tower (208 m), par Kohn Pedersen Fox Associates.

L'un des ingrédients de la réussite londonienne est certainement à mettre sur le compte d'une gestion administrative plus autonome : en 2000, la création de la "Greater London Authority" (l'administration en charge des 32 districts du "Grand Londres") et l'instauration de la fonction de "Maire de Londres" a montré que les collectivités locales affranchies de l'autorité de l'Etat ont fait preuve d'une meilleure gouvernance. La décentralisation engendre des capacités stratégiques plus fortes sur les territoires.
Enfin, il est surprenant de voir comment Londres a anticipé sur d'autres villes en matière de mobilité. Le péage urbain instauré pour les véhicules en 2003 (dans un périmètre central de 13 km) à de réelles vertus : la circulation est plus fluide, plus calme, le trafic entrant a diminué de 20 %. Dès sa création, ce péage a encouragé cinq millions de personnes à prendre les transports en commun quotidiennement (soit 10% d'usagers en plus). Les retards causés par les embouteillages ont diminué de 50 %, un résultat plutôt encourageant, sans parler de la diminution du taux de pollution. Une raison parmi beaucoup d'autres d'aller profiter des belles journées du printemps dans la City.
vendredi 9 mai 2008
A méditer...
"Ce n'est pas la folie qui est capable de bouleverser le monde, c'est la conscience."
jeudi 1 mai 2008
In London Town

See you next week!
Hazel Scott, Charles Mingus & Rudy Nichols :
A Foggy Day in London Town