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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

mercredi 12 mars 2008

Juliette sort ses bijoux et babioles

Après le splendide Mutatis Mutandis (et son terrible Sort de Circé), la chanteuse kabyle Juliette (Juliette Noureddine dans la vie civile) vient de sortir son 8e album Bijoux & babioles, une petite perle aussi passionnante que les opus précédents. Auteure et compositrice de talent, chanteuse au timbre mordant et à l'intonation voluptueuse, croqueuse de mots, épicurienne de la rime riche, de l'hémistiche ciselé, du verbe abondant, humoriste et tragédienne dans l'âme, Juliette est le digne successeur des chanteurs à textes comme Brel, Piaf ou Barbara. Sa musique n'est sans doute pas la plus moderniste qui soit, mais la profondeur de ses textes, d'une qualité littéraire irréprochable, et la richesse de ses mélodies en font une personnalité de tout premier plan. Sa récente Victoire de la Musique en 2006 est une consécration pleinement méritée.

Le dernier album de Juliette propose 11 chansons écrites et composées dans sa campagne toulousaine. Elles parcourent des thèmes aussi variés que le mari ronfleur (Tu ronfles!), les cantatrices exécrables (Casseroles et faussets, avec une référence directe à Florence Foster Jenkins), les contes orientaux (La jeune fille ou le tigre), la perte d'identité des gens en exil (le sublime Aller sans retour avec sa marche affligée au soubassophone), la magie de l'enfant qui fait apparaître les personnages de ses livres (A voix basse), le père prestidigitateur qui transforme les babioles en bijoux (la superbe Boîte en fer blanc).

A de rares occasions, Juliette et ses six musiciens (d'extraordinaires virtuoses) abandonnent l'esprit du café-concert pour s'ouvrir à la musique latino (Fina estampa), au hip hop yodel sur fond d'Ode à la joie (La tyrolienne haineuse, sur un texte de Pierre Dac), aux chansons juives d'Europe centrale (Aller sans retour) sans oublier de passer par la musique de Rossini dont la Petite messe solennelle sert de matériau à la chanson du même nom qui clôt le disque. Curieusement, ce côté caméléon réussit à merveille à l'artiste et si ces quelques chansons sont pour Juliette de modestes babioles, elles n'en sont pas moins ciselées à la manière des plus précieux bijoux.

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