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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

mardi 12 février 2008

Un succès qui donne des frissons

L’album Thriller, sorti en décembre 1982 chez Epic (Sony-BMG) fête ses 25 ans. A l’époque Michael Jackson avait un nez, il avait la peau noire et signait son deuxième album solo avec le producteur Quincy Jones, après le très estimable succès du 33 tours Off the Wall.

Thriller peut se targuer d’être l’album de tous les records. Il reste le disque le plus acheté au monde avec 104 millions de ventes au dire de Sony (chiffre ramené à 55 millions selon l’édition 2008 du Guiness Book des records), dont 27 millions rien qu'aux Etats-Unis. L’album est resté 80 semaines dans le top 10 mondial et 37 semaines en première place.

J’ai découvert Thriller au printemps 1983, grâce à la chanson Billie Jean, dernier reliquat de la musique disco de l'époque, qui m’avait complètement séduit par l’atmosphère mélancolique de la mélodie et la tristesse désolée du clip (Michael Jackson y expérimentait pour la première fois son fameux pas lunaire, le « Moonwalk »). Pour le reste, je fus subjugué par la diversité stylistique de l’album : mélodies suaves (The Girl is Mine avec Paul McCartney, Human Nature, The Lady is Mine), ballade hard-rock avec la guitare de Van Haelen en renfort (Beat it), rythmes souls africains (Wanna be startin’ somethin’), début du style funk (P.Y.T). Ce cocktail bien dosé avait de quoi séduire d'autant qu'il remettait à l'honneur la communauté afro-américaine alors en perte de vitesse.

La chanson Thriller avec ses portes grinçantes et le rire démoniaque de Vincent Price était (et est resté) le sommet de l'album. Quand bien même son clip peut paraître kitsch et simpliste avec le recul, sa diffusion sur le petit écran en décembre 1983 a été l’un des événements les plus attendus de l'histoire de la télé, d’abord parce que le clip était produit par John Landis à la manière d’un opus cinématographique, ensuite parce qu’il était annoncé comme le plus long de l’histoire.

25 ans plus tard, une édition spéciale de Thriller sort dans le monde à l’occasion du quart de siècle de l’album. Six chansons remixées dans la veine hip hop et signés Kanye West, Akon, Fergie et Will.i.am ainsi qu'un inédit tiré des sessions d'enregistrement d'origine complètent l'album initial. Une opération commerciale dont le but est de redorer le blason d’un chanteur qui ne produit plus rien de bon depuis une dizaine d’années. Michael Jackson aura 50 ans le 29 août prochain, il espère toucher une nouvelle génération pour laquelle sa musique n'est pourtant qu'un reliquat d'un autre âge. A l'écoute, les bonus du disque n'apportent rien, on peut même dire qu'ils dénaturent quelque peu l'esprit initial de l'album de sorte qu'à l'instar de son interprète, ce nouvel opus est lui aussi une caricature.

Tant qu'à rester dans la caricature, voici deux vidéos parodiques de Thriller relativement intéressantes. La première filmée en Inde dans l'esthétique typique de l'industrie Bollywood, transforme de manière désopilante la musique et l'imagerie initiales. La seconde, sur la chanson originelle, a été réalisé en 2006 dans une prison du Cebu (Philippines), avec, si l'information est correcte, le concours de 1500 prisonniers, visiblement plus calmes et disciplinés que les détenus de la troisième saison de Prison Break.



3 commentaires:

Stéphane DADO a dit…

L'atmosphère lugubre du clip "Thriller", avec ses zombies et sa maison hantée eurent une forte influence sur mon imaginaire d'adolescent. En 1984, mes parents étaient tout juste séparés, mon père venait d'aménager avec ma belle-mère et son fils dans une villa campagnarde de Sint-Kwintens Lennik, dans le Brabant flamand, habitation située à deux cents mètres de l'église villageoise. Un soir où nos parents étaient chez des amis, il me prit l'idée de sortir aux alentours de 23h avec le fils de ma belle-mère (il avait quatre ans de moins que moi, donc à peine huit ans) et d'aller me promener dans le cimetière qui jouxtait l'église du village. Il restait accessible la nuit. Conditionné par le contexte effrayant de Thriller, je souhaitais flanquer une frousse monumentale à l'enfant qui m'accompagnait et que je n'aimais pas. Je ne trouvai rien de mieux après plusieurs mètres de marche que de m'éclipser en douce pour le laisser seul au coeur de ce lieu lugubre en criant de loin "gare aux fantômes". Ses hurlements étaient terribles, ma jubilation extrême...

Anonyme a dit…

Merci à l'anonyme pour sa remarque sur la date des commentaires antérieure au billet, il s'agissait d'une question de configuration des fuseaux horaires du blog...

Anonyme a dit…

Trop drôle le premier clip!