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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

mardi 5 février 2008

Le gille de Binche : sexiste et xénophobe?

En ce jour de mardi gras, l’émission Questions publiques (La Première) recevait ce matin Gauthier Dewinter, président de l'association pour la défense du folklore binchois. Si le Carnaval de Binche est une des traditions folkloriques les plus estimables du patrimoine mondial de l’humanité - sa reconnaissance par l’Unesco en 2003 en témoigne - la philosophie qui règne au sein de ces "joyeux" lurons laisse franchement à désirer. Par exemple, pourquoi les allochtones ne peuvent-ils pas endosser la tenue de gille? M. Dewinter précise que ce sont les statuts très stricts de l'institution qui l'interdisent : il faut être de nationalité belge, être né à Binche (ville qui n’a pour l'instant plus de maternité!), y être établi depuis au moins cinq ans (l'idée donne des frissons…) ou éventuellement avoir un membre de sa famille qui a été gille, ce qui est loin d'être évident lorsqu'on vient d’Iran, du Cambodge ou d’Ethiopie et qu'on n'a pas l'intention d’épouser pour autant la première binchoise du coin. M. Dewinter ne nous dit d'ailleurs pas si ces alliances ethniques sont tolérées par l'institution.

Et les femmes dans tout ça ? La réponse est encore plus édifiante : « Elles ne peuvent effectivement pas porter le costume du gille… Mais sans elles, les maris seraient incapables d’endosser leur tenue, d’enfiler leur chapeau ou même de mettre leur masque. Elles jouent un rôle important dans la réussite du Carnaval. Les époux sont très fiers d’elles !».

Je n’imaginais pas que dans la Belgique du XXIe siècle les replis identitaires étaient aussi virulents, que les communautés étrangères gênaient les "imbéciles heureux qui sont nés quelque part" (Brassens), que les femmes étaient de braves servantes au service de l'alcoolisme patriarcal. Les traditions sont souvent faites d’archaïsmes. On en a une preuve évidente à Binche!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

L'expression faire le Gilles signifie faire l'andouille. Cela va bien aux Binchois

Anonyme a dit…

Cette "mise à l'écart" de la femme se retrouve dans plusieurs coutumes venues du fond des ages, j'en veux pour exemple les Marches de l'Entre-Sambre et Meuse, où, à quelques rares exceptions près, seuls les hommes paradent...

Anonyme a dit…

Bonjour;

Quel sensation particulière je ressent en lisant votre article... Je trouve, pardonnez moi; qu'il transpire l'analyse primaire issue d'une méconaissance évidente d'un phénomène folklorique que l'on ne peut ce donner le droit de juger "de l'extérieur" (selon moi). Evidement chacun pense ce qu'il veut, mais dans cet article vous critiqué un état d'esprit (contre lequel je suis plus ou moin d'accord) mais vous le mettez en valeur de façon exagérée, et croyez moi que il ne reflete pas pas dutout une réalité "intérieur" à la chaleureuse cité du gille... "G"illes, qui n'a rien avoir avec un "joyeux lurons" expression primitive rabaissant un personnage haut en valeur et en symbole festif... vous ne parlez pas dans votre article de son liens avec ce publique, cet appel à la fête, la fête pour TOUS cet aspect de rassemblement, l'offrande de l'orange... Oui monsieur tout le monde ne peut faire le gille à Binche, mais je serais curieux de lire un article de votre part sur la tradition du DOUDOU, du carnaval de Venise, ou bien d'autre encore... certains carnaval ou même en "spectateur" le droit à l'approche de la festivité est restreinte... absurdité me direz vous dans le cadre d'un amusement publique, local, rural... ce n'est pas le cas à Binche...

En ce qui concerne votre titre "Le Gilles de Binche : sexiste et xénophobe?", bien que modéré d'un point d'interrogation, je le juge "artifice" peut être pour attiré le lecteur à sa lecture? Avec moi sa a marché... mais quel titre de mauvais goûts... Imprégnez vous d'une façon ou l'autre de la chaleur folklorique Binchoise, avant de tiré sur un folklor qui est tout sauf sexiste; parce que la femme est véritablement mise à l'honneur et sur un pied d'estal au carnaval de Binche. Pour comprendre, il faut avoir une certainne culture folklorique bien "de la" sans laquel ce carnaval ne serait pas ce qu'il est et n'aurais jamais ete classé par l'unesco... Parce que sa qualité proviens aussi du faite que sa magie exulte surout du faite que seul ceux qui sont Binchois peuvent être Gille à Binche. Sans cet règle je suis persuadé que ce carnaval ne serait pas ce qu'il est, et que l'unesco n'aurait pas apporté sa pierre à l'édifice publicitaire... votre article n'aurait peut être pas été tapé non plus.

Bien que "Anonyme" je suis l'auteur dublog "labatterie" et vous invite à y faire un tour...

Amitiés;

Pierre.P

Stéphane DADO a dit…

Cher auteur du blog labatterie

La femme mise en valeur comme une servante de Gilles, cela n'a rien d'une émancipation. La mise à l'écart des étrangers sous prétexte que l'esprit binchois n'existerait plus ne me convainc pas non plus. L'esprit d'une ville n'est pas lié à la race, à la présence de citoyen du terroir, mais à l'éducation que chacun y reçoit, aux traditions que chacun accepte de suivre. Une culture n'a pas besoin d'un code génétique précis pour être vécue, comprise partagée par tous. Pratiquez l'universalisme et non le repli nationaliste, il n'y a rien de plus dangereux et réactionnaire... Les Américains ou les Allemands qui participent au Carnaval de Venise n'en déteriorent pas l'esprit pour autant, ils le légitimisent à l'échellon mondial...

Anonyme a dit…

« L'esprit d'une ville n'est pas lié à la race, à la présence de citoyen du terroir, mais à l'éducation que chacun y reçoit, aux traditions que chacun accepte de suivre. Une culture n'a pas besoin d'un code génétique précis pour être vécue, comprise partagée par tous. Pratiquez l'universalisme et non le repli nationaliste, il n'y a rien de plus dangereux et réactionnaire... »



Je suis tout à fait d’accord avec vous sur ce point d’une façon générale ; mais je ne pense pas que ce « replis » apporte dans ce cadre la un « repli nationaliste » nous somme dans un cadre festif et non dans un cadre de manifestation d’identité « national » il n’ y’a rien d’agressif dans l’esprit de conservation de certaines règle dans ce carnaval ; sa ce ressent sur place.

Je suis d’accord que le code génétique n’a rien avoir dans la capacité à ressentir et à comprendre en « puissance » l’âme d’un carnaval tel que celui la (je ne suis d’ ailleurs pas du tout Binchois moi même) ; mais je pense que comme je l’ai dit plus haut faire le gille à Binche en « tombant dans la soupe » enlèverais de la qualité du respect de cet traditions ; probablement une des raisons pour lesquels il demande d’être habitant Binchois pendant 5 ans avant de pouvoir tenté l’aventure… et je pense moi aussi que du nord au sud de cet planète ; n’importe qui qui prendrais le temps de comprendre cet coutume est tout à fait apte à entretenir dans le temps ce joyaux folklorique dans le respect de la tradition.

Très heureux de votre réponse, et de ce bref échange ;

Bien à vous ;

Pierre.P

Stéphane DADO a dit…

Cher Pierre,

Merci pour cette réponse. D'accord pour dire que ne peut tomber dans la soupe, encore qu'en matière de festivité, donnez-moi cinq minutes et je deviens un vrai Binchois de Carnaval...

Je reste cependant convaincu qu'il y a discrimination par rapport aux femmes... Comment expliquer cet ostracisme?

St.D.
P.S. : voulez-vous bien m'indiquer l'adresse exacte de votre blog? Je n'ai rien trouvé sur google...

Anonyme a dit…

Bonsoir;

faite moi confiance; il faut pour bien plus de 5 minutes pour être un vrais Binchoi carnaval... Sa ne ce limite absolument pas à danser, boir et manger, lancer des oranges et s'habillé en gille...

Il faut, vous l'avez peut être déja fait; aller à Binche vers 4h00 du matin, suivre un groupe qui ce forme, resté dans la ville jusque le mercredi matin suivant... Voir même ce laissez invité par un gille, voir tout sa de l'intérieur... Une ambiance comme celle la proviens d'une année entière de préparation... le carnaval de Binche ce sont des coulisses étalée sur une année... avant de devenir mardi gras, la ou 364 jours d'impatience explose au grand jour...

mon blog : http://labatterie.skyblog.com

Je reste moi même convaincu que la femme n'est pas mise à l'écart de ce folklor; mais le mieux pour vous convaincre serait que vous puissiez posé la question directement à l'une d'entre elle,si nombreuse à vivre le carnaval de Binche de l'intérieur. On dit que le gille n'est rien sans sa femme.


Cordialement;
Pierre.P

Stéphane DADO a dit…

Cher Pierre,

L'égalité totale entre hommes et femmes sera véritable lorsque ces dernières auront la possibilité d'endosser l'habit. On imagine mal le Carnaval de Venise uniquement masculin, pourquoi en serait-il de même à Binche. Le costume est tellement beau et impressionnant qu'il ne me semblerait pas génant qu'il soit porté par le sexe féminin. C'est là qu'il y a discrimination à mon sens...

Pour le reste, toute la description de la préparation me semble véritablement passionnante... On aurait effectivement envie de connaître cela de l'intérieur... Merci pour l'adresse du blog. Et à bientôt je l'espère.

Stéphane

Bruno de Saint-Vaast a dit…

Bonjour,

On écrit gille (pas de "s" in fine ; pas de majuscule à "g").
Ce n'est pas un nom propre.
Il signifie "sot", "naïf".

Bruno Carpentier de Saint-Vaast.