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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

samedi 1 mars 2008

Un homme accidentel

Le secret de Brokeback Mountain d'Annie Proulx a-t-il fait des émules? La réponse est affirmative lorsqu'on lit le dernier roman de Philippe Besson, Un homme accidentel, qui narre la rencontre entre un flic marié de L.A. (le narrateur) et un acteur célèbre de Hollywood, Jack Bell, fortuitement réunis par une enquête sur la mort d'un jeune gigolo. Très vite, les deux hommes vont ressentir une attraction forte qui se transformera en liaison passionnée dont l'issue sera une inévitable descente en enfer. Malgré les similitudes avec le livre de Proulx (Jack est natif du Wyoming comme dans BBM, la liaison est maintenue secrète), le livre souffre d'une accumulation de clichés difficilement défendables : meurtre sans mystère, Hollywood de séries B, flic hétéro qui fait son coming out par accident, acteur fragile qui cherche le réconfort dans les bras virils d'un policier, épicier pédophile qui marqua l'enfance d'un des personnages .

Malgré ses lourdeurs et des ficelles narratives qui ont tout de câbles de traction, le roman a une qualité évidente : il montre avec une pudeur sensible la naissance et la progression du sentiment amoureux. Il décortique ce moment précis où une vie bien ordonnée bascule dans une transgression aussi libératrice qu'incontrôlable. Et c'est lorsque les choses nous échappe ou lorsque l'on fait en sorte de les laisser s'échapper que la culpabilité, les jugements moraux et les scrupules sont enfin broyés par la machine infernale du désir. Chez Besson, cette intrusion dans l'ivresse du couple s'accompagne d'une pointe de voyeurisme un rien philistin. Paradoxalement, il y a chez l'auteur une volonté d'approcher les sentiments par l'intermédiaire des nombreuses zones d'ombre et des multiples non-dits qui traversent une relation. Il utilise à cet effet un style concis, sec, presque gidien qui évite tout romantisme fleuri, tout érotisme superflu.

2 commentaires:

Anjelica a dit…

En effet, le processus de la passion est bien décrit mais je suis restée spectatrice ...

Stéphane DADO a dit…

Difficile de se sentir pleinement impliqué par le reste... C'est à croire que seule cette expérience de la transgression passionnait l'auteur....