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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

vendredi 22 février 2008

Les gays responsables des tremblements de terre selon un député iraélien

JERUSALEM 20/02 (AFP) Les homosexuels sont responsables de la vague de tremblements de terre qui ont secoué Israël ces derniers mois, a affirmé mercredi à la Knesset (Parlement) un député israélien religieux orthodoxe. "Nous cherchons des solutions terre à terre pour nous prémunir contre les effets des séismes, et moi je propose un autre moyen: le Talmud nous dit que l'une des causes des secousses telluriques que la Knesset (Parlement) a légitimée c'est l'homosexualité", a déclaré Shlomo Benizri, un des 12 élus du Shass, sur 120 députés à la Chambre.

La Knesset a légalisé l'homosexualité en 1988, et divers textes de loi ont ensuite reconnu les droits des membres de la communauté gay. "Dieu a dit qu'il agiterait le monde pour vous réveiller si vous agitez vos parties génitales là où vous n'êtes pas sensés le faire" a expliqué M. Benizri devant une commission du parlement qui examinait les mesures de protection contre les effets des séismes. "Le Talmud indique que les tremblements de terre sont véritablement une chose terrible", a-t-il poursuivi, soulignant que la tradition religieuse juive considère l'homosexualité comme une "abomination".


Cette dépêche de l'Agence France-Presse (merci à Nicolas Vadot de nous l'avoir signalée) montre que le fantasme de Sodome et Gomorrhe est toujours présent dans la tête des fondamentalistes de tous bords. L'immixtion du religieux dans la vie publique ne peut qu'amener des modes de pensée aussi extrêmes. Le degré d'aveuglement et de haine que la Bible, le Coran ou le Talmud propagent est indigne d'une civilisation progressiste. Ces trois livres devraient être proscrits de toute société démocratique et définitivement rangés dans les catacombes des bibliothèques du savoir.

12 commentaires:

Rocher a dit…

Einstein disait quelque chose du genre : “Il n’y a que deux choses d’infinie dans l’Univers, la bêtise et l’Univers lui même, mais s’agissant de l’Univers je n’en suis pas sûr”.

La commission d'éthique de la Knesset à rejeté l'idée d'une plainte au nom de la liberté d'expression des parlementaires, cela me rappelle un débat ...

Anonyme a dit…

Bonjour l'amalgame! Bible, Coran, etc. Où lisez-vous des messages de haine dans la Bible?

Etes-vous certain, Stéphane, d'être vous-même très tolérant ?

Stéphane DADO a dit…

Et non, anonyme, je ne suis pas intolérant, le rejet de l'autre et la haine sont bien dans la Bible. Quelques extraits choisis (avec les références) sur l'homosexualité, thème choisi à dessein par rapport au post du jour.

Lévitique 18:22

Vous ne devez pas coucher avec un homme comme on couche avec une femme; c'est une pratique monstrueuse.

Romains 1:26-27

C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses. Leurs femmes elles-mêmes changent les relations naturelles en des relations contre nature. De même, les hommes abandonnent les relations naturelles avec la femme et brûlent de désir les uns pour les autres. Les hommes commettent des actions honteuses les uns avec les autres et reçoivent ainsi eux-même la punition que mérite leur égarement. Les homosexuels ne sont pas acceptés au paradis:

1 Corinthiens 6:9

Vous savez sûrement que ceux qui font le mal n'auront pas de place dans le Royaume de Dieu. Ne vous y trompez pas: les gens immoraux, adorateurs d'idoles, adultères, pédérastes, voleurs, envieux, ivrognes, calomniateurs ou malhonnêtes, n'auront pas de place dans le Royaume de Dieu.

Lévitique 20:13

Si un homme couche avec un autre homme comme on couche avec une femme, ils se rendent tous les deux coupables d'une action monstrueuse et doivent être mis à mort. Ils sont seuls responsables de leur mort (sic!).


Et on peut multiplier les exemples sur d'autres sujets...

Anonyme a dit…

@ anonyme : L'extrait du Léviatique est odieux. Vous trouvez humain de réclamer la mort des gays ?

Stéphane DADO a dit…

Le problème n'est pas tant le contenu de ces textes - qui ne reflètent après tout que l'état d'esprit d'une société à une époque donnée - que leur interprétation littérale dans une société contemporaine. Pascal Picq a fortement développé ce thème dans le cas du créationnisme. Dans ce petit livre extraordinaire qu'est "Lucy et l'obscurantisme", Picq fait le point sur les origines du créationnisme, le pourquoi de son opposition au darwinisme, les récents évènements qui prouvent une renaissance de cette idéologie... Sans pour autant sombrer dans un darwinisme béat, l'auteur montre les multiples dangers de ce militantisme religieux, suscité, il faut le rappeler par les "jolies pages" de la Bible...

Rocher a dit…

Les références à la bible et la position de l'église sur l'homosexualité

http://www.zenit.org/article-14879?l=french

Stéphane DADO a dit…

Voici d'autres raisons, citations à l'appui, pour rejetter radicalement toute pratique de la Bible...

1. La Bible est xénophobe et antisémite :

Thessalonicien 2 :14-16
"Les juifs ont mis à mort et le seigneur Jésus et les prophètes, et qui nous ont chassés par la persécution, et qui ne plaisent pas à dieu, et qui se sont opposés à tous les hommes, nous empêchant de parler aux nations afin qu'elles soient sauvées, pour combler toujours la mesure de leur péchés ; mais la colère est venue sur eux au dernier terme."

2. La Bible fait l'éloge de la souffrance :

Pierre 2:19-20
"Car c'est une chose digne de louanges, si quelqu'un, par conscience envers dieu, supporte des afflictions, souffrant injustement. Car quelle gloire y a t-il si, souffletés pour avoir mal fait, vous l'endurez ? mais si, en faisant le bien, vous souffrez, et que vous l'enduriez, cela est digne de louanges devant dieu, car c'est à cela que vous avez été appelé."

3. La Bible préconise la violence et la peine de mort :

Genèse 9:6
"Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé".

4. La Bible est antiféministe :

Genèse 3:16
"A la femme il dit : En travail tu enfanteras des enfants, et ton désir sera tourné vers ton mari, et lui dominera sur toi".

Corinthiens 11:3
"Mais je veux que vous sachiez que le chef de tout homme c'est le christ, et que le chef de la femme".

Corinthiens 14:34-35
"Que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler, mais qu'elles soient soumises comme le veut aussi la loi. Et si elles veulent apprendre quelque chose qu'elles interrogent leur propres maris chez elles car il est honteux pour une femme de parler dans les assemblées".

5. La Bible est sectaire et intolérante :

Jean 10:1
"Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine (de Dieu), ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez point, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres".

6. La Bible est favorable à l'esclavagisme :

Pierre 2:18
"Vous domestiques, soyez soumis à toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bon et doux, mais aussi aux fâcheux".

Vous en voulez d'autres, il y en a tout plein? Moi je suis déjà totalement dégoûté....

Rocher a dit…

non merci ! pour moi cela ira, pour anonyme encore une louche ?

Anonyme a dit…

Au nom de la Bible, les pires horreurs de l'histoire : un continent assassiné au nom du Christ. Plus que de la haine, de la rage. Aucune religion n'est bonne, elles sont toutes criminelles!

Doréus a dit…

Avant même de vouer aux gémonies les textes religieux, quels qu'ils soient, ce qu'il importe de rejeter, c'est la haine. Malheureusement, en transférant celle-ci envers des textes religieux dont on ne choisit que les extraits qui nous conviennent (on peut faire dire à la Bible à peu près tout et son contraire) on ne résout pas le problème et, en plus, on rejette celles et ceux qui au nom du Christ oeuvrent aussi à faire naître des foyers de tolérance et de paix.

Les auteurs dont les textes ont été rassemblés et déclarés «sacrés» par diverses traditions religieuses exprimaient une pensée enracinée dans leur culture et celle-ci impliquait parfois de l'intolérance, ce qui pouvait être exacerbé par le processus même de construction d'un canon. Le message essentiel n'est toutefois pas là, autant dans le Coran que dans le Talmud que dans la Bible. Ces textes ont aussi contribué, à leur manière à faire sortir l'humanité d'un obscurantisme qui entraînait même des sacrifices d'enfants humains pour apaiser les dieux...

Historien, je n'ignore pas les guerres et carnages qui ont eu lieu et qui continuent au nom de Dieu. Cependant, on sait bien que cette évocation du divin ne sert qu'à rassembler des gens à des fins politiques. Les idéologies athées n'ont pas été exemptes de telles manifestations collectives de haine...

Ceci venant d'un gai qui est aussi catholique sans pour autant être pratiquant... et qui est également profondément troublé par cette déclaration israélienne. Vivant dans un milieu où le fondamentalisme protestant est important, de tels discours m'affectent quotidiennement; pourtant, la Bible n'est qu'une excuse: si elle ne fournissait pas d'arguments, ces fanatiques en trouveraient bien ailleurs.

Répondre à l'intolérance par l'intolérance ne règle rien... en plus, cela rend le dialogue et l'évolution des mentalités absolument impossible. Ceci dit, je ne m'attends pas à régler cette question en quelques mouvements sur le clavier de mon ordinateur.

Stéphane DADO a dit…

@Doréus.

Merci, Doréus, pour ce commentaire. La question ne se règle pas en quelques coups de clavier, et comme les vôtres sont loin d'être des coups de griffes et qu'ils sont tout en nuance, je me permettrai de vous répondre assez longuement.

Si mon intervention initiale vous paraît excessive ou provocatrice (ce qu'elle est effectivement), il n’en reste pas moins vrai que je considère les textes sacrés comme des sources évidentes de haines et de conflits. Vous avez beau évoquer les « foyers de tolérance et de paix » que la pensée du Christ a pu engendrer, je ne peux perdre de vue les litres de sang versés au nom du christianisme ou des autres religions « révélées ».

Le christianisme n’a pas le monopole de la paix et de tolérance. Plusieurs siècles avant la naissance de Jésus, des philosophes et littérateurs grecs ont amplement développé ces thèmes, le phénomène n’a jamais cessé de se poursuivre en dehors de l’église. Que je sache, la déclaration universelle des droits de l’homme est plus redevable aux philosophes de l’Encyclopédie qu’aux pères doctrinaires des bénitier, alors pourquoi tout ramener à ces livres "saints"?

Vous le dites clairement, les textes rassemblés dans la Bible datent d’un autre âge. Ils sont pour moi des témoignages historiques et poétiques d’un grand intérêt, une source de création artistique immense (comme me le rappelait hier un ami proche), mais c’est précisément parce qu’ils répondent à la pensée d’une époque et parce qu’ils peuvent dire tout et n’importe quoi qu’ils sont obsolètes pour l’homme contemporain.

Comment accepter par exemple de se ranger derrière des vérités prétendument révélées par Dieu, le soleil tournant autour de la terre - « vérité » qui a "fraternellement" mené aux bûchers des intellectuels de la Renaissance au nom de la Bible - alors que ces erreurs reflètent la seule main de l’homme ? Pourquoi, selon une même logique, les révélations apparentes, les interventions divines, les prétendus miracles ne seraient-ils pas eux aussi des élucubrations d’origine humaine?

Brandir face à l'analyse historienne l’argument de la « foi » est une autodéfense trop simple. La liberté de culte à laquelle chaque homme peut prétendre ne signifie pas s’interdire de penser ou se rendre aveugle de toute logique rationnelle. En l’état actuel de nos connaissances, il nous est tout aussi impossible d’affirmer l’existence de dieu que de prouver sa non-existence. Des historiens ont démontré le processus de création de certains passages de la Bible, d'autres ont prouvé que certains textes sacrés datent de l'époque de Constantin et qu'ils sont rédigés à des fins politiques à la demande de l'empereur. C'est la raison pour laquelle l'organisation sociale contemporaine ne peut sous aucun prétexte être régie par les livres des trois grandes religions. Notre ignorance commune nous autorise tout au plus à une pratique individuelle et privée du phénomène religieux.

Nous avons tous besoin de donner un sens à nos vies. Mais par l’intermédiaire des artistes, des intellectuels et des philosophes non par l’entremise des manipulateurs de conscience et des charlatans du surnaturel. Dans notre société complexe, il nous faut une éthique et une morale adaptées au monde d’aujourd’hui. Tout phénomène de société nécessite un débat au sein d’assemblées citoyennes libres. Les lois doivent être votées démocratiquement et elles seules sont garantes du respect des minorités de quelque sorte, de l’évolution des mentalités, du progrès humain.

Par nature, les textes sacrés sont incorruptibles, ils ne supportent pas la jurisprudence, ils imposent aux femmes et aux hommes une vision d’un autre temps. Ce n’est pas à la Bible d’apporter des réponses à la question du du mariage gay, de la monoparentalité, de la contraception in vitro, de la mondialisation, des violences identitaires, etc., mais aux hommes et aux lois qu’ils se fixent.

Que l'on soit athée ou non, cette laïcité me semble le seul salut imaginable pour que l'espèce humaine puisse un jour vivre pacifiquement et combattre les intolérances et les injustices que vous-même dénoncez avec autant de passion.

Doréus a dit…

Merci, Stéphane, pour cette longue réponse réfléchie. Je vous vois ouvert au dialogue. J'aime. J'ai lu votre réponse ce matin et elle m'a habité et fait réfléchir au travers de mes autres occupations tout au long de la journée. Vous m'avez mieux fait comprendre d'où venait votre point de vue.

Je me permets simplement de souligner, si cela ne ressortait pas clairement de mon propos, que je ne pense certainement pas que l'Évangile chrétien possède «le monopole de la paix et de la tolérance». La construction de la paix est effectivement un processus qui poursuit sa route depuis les débuts de l'humanité. Comme d'autres idées et philosophies, le christianisme a parfois contribué à son avancement et a parfois causé ou encouragé de graves reculs. Moi aussi, je suis scandalisé par les carnages commis au nom de dieux.

Je comprends mieux votre désir de séparer société civile et religion. Je dirais même plus: je le partage. La constitution canadienne commence par une étrange formule, qui n'a pas été révisée lorsqu'elle fut rapatriée en 1982 et qui me pose toujours question: «Reconnaissant la primauté de Dieu et du droit»... autant l'un que l'autre peut parfois poser problème dans notre société très laïque et de plus en plus obsédée, comme nos voisins du sud, par la sécurité nationale.

Je suis de tout coeur avec vous lorsque vous affirmez qu'il est dangereux de baser une société sur les textes sacrés d'une tradition religieuse particulière. Il n'y a effectivement plus d'adéquation claire entre ces principes transmis à travers les âges et l'ordre social actuel. Certaines valeurs ont toutefois mieux passé les siècles.

Il y eut en effet ici et là des Martin Luther King et autres qui, au nom de ces principes évangéliques ont lutté pour plus d'égalité... À cela, si je voulais arguer ad absurdum, je pourrais opposer une société athénienne qui, bien que démocratique, s'est laissé pousser par la démagogie à contraindre Socrate à boire la ciguë. La démocratie peut elle aussi écraser les voix minoritaires. La démocratie ne veut rien dire sans éducation civique, ce qui nous ramène aux valeurs que nous choisissons d'y transmettre.

L'erreur ne réside-t-elle pas en une confiance trop poussée en une seule «vérité», qu'elle soit politique, idéologique ou encore religieuse? Il me semble que la vérité n'est pas tant une chose qu'on possède qu'un processus constant de recherche. En cela, je ne suis pas prêt à fermer quelque chemin que ce soit qui peut y mener, y compris la voie religieuse.

Est-ce à dire que je considère la théocratie justifiable? Non. Il me semble plutôt que, comme le forum ou l'agora antiques, la société civile doit demeurer un lieu où peuvent s'exprimer librement toutes sortes d'idées et de croyances qui, par leur échange, pourront faire progresser l'humanité. C'est bien idéaliste, je sais, mais je ne pourrais justifier faire taire une voix pour mieux faire entendre la mienne au nom de la tolérance.

Merci encore du soin consacré à votre réponse.

Stéphane-D. Perreault
Alberta, Canada