
Le gouvernement qui a suivi la dictature d'Augusto Pinochet a paradoxalement utilisé son héritage militaro-judiciaire à l’encontre d'une des plus anciennes communautés aborigènes du Chili, les Mapuches. Minorité d'environ 600.000 habitants (4% de la population chilienne), les Mapuches sont victimes d'une acculturation forcée et de la mainmise de leur terre forestière (tant aimée par Neruda qui était originaire de la région) transformée par le pouvoir de Santiago en plantations intensives de pins et d'eucalyptus destinés à la fabrication de cellulose exportée, entre autres, au Japon. Entendant défendre leur culture et leurs biens, ils ont recours à des actes de résistance (notamment des incendies) que le gouvernement "blanc" de Michelle Bachelet qualifie de "terroristes". Vendredi dernier, une conférence de presse a été organisée à Paris par plusieurs associations des droits de l'homme, dont Amnesty International, en présence notamment de Danielle Mitterrand, pour dénoncer les actes de violence, les emprisonnements arbitraires, les condamnations excessives subies par les Mapuches. Le sort de l'une des militantes mapuches les plus actives, Patricia Troncoso-Robles est évoqué. Elle a été condamnée par la justice chilienne au titre d’une loi anti-terroriste et a entamé depuis le 10 octobre 2007 une grève de la faim qui la met actuellement en danger de mort. Ce post lui est dédié.
Trois extraits de cette conférence de presse, visibles sur le site de dailymotion (merci Daisy!), sont particulièrement éclairants sur la manière dont les droits de l'homme ont été bafoués au Chili (on fera abstraction de la première minute de musique, insupportable). Ils permettent aussi de comprendre les dommages écologiques, sanitaires et philosophiques que l'appropriation outrancière de la forêt entraîne. Voici le premier extrait, les deux autres sont très facilement repérables ensuite :
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