
Pendant les cinq siècles de l'occupation des Balkans par l'empire ottoman, l'islam s'introduisit dans la région soit par le biais des colons turcs, soit par le biais de la conversion de certaines populations autochtones. C'est la cas des Pomaques de Bulgarie, islamisés au XVIIe siècle. Slaves, bulgarophones et musulmans, les Pomaques résident dans les villages des monts du Rhodope, qui s'élèvent de part et d'autre de la frontière gréco-bulgare. Une frontière tracée là à la suite de la Première Guerre mondiale, avec pour conséquence la séparation de la communauté pomaque entre la Grèce et la Bulgarie. On estime à 40 000 leur nombre en Thrace grecque, et à quatre fois plus côté bulgare. Leur langue a la particularité de n'être qu'orale, ce qui contribue à maintenir leur histoire largement dans l'ombre.
Peu connus des Grecs orthodoxes, les Pomaques connaissent une forte émigration vers les centres urbains de Xanthi et de Komotini, les deux principales villes de Thrace occidentale, surtout depuis 1995 : cette année-là, le gouvernement grec a décidé de supprimer la "zone de circulation restreinte" dans laquelle tous les villages pomaques étaient compris. En totale contradiction avec les règles de libre circulation de l'Union européenne, cette zone avait pour but de restreindre au maximum les contacts entre la communauté pomaque et la communauté turque de Thrace occidentale afin d'empêcher l'émergence d'un mouvement revendicatif regroupant tous les musulmans de Grèce.
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