Lorsque l'on aime Venise, on est disposé à commettre toutes les transgressions. Inconditionnel des Giardini, siège de la Biennale d’art contemporain, un lieu interdit au public en dehors de la manifestation, je me suis illégalement faufilé dans ce sanctuaire de la création. Sans le soleil d’été qui en cuivre les surfaces, sans le va-et-vient des visiteurs, sans la diversité chatoyante des œuvres d’art, dispersés dans une nature revenue à son état broussailleux, les pavillons d’exposition ont des allures de tombeaux. Unique promeneur dans cet environnement fantomatique, j'ai réalisé une série de photos, intitulée I giardini di marzo (en hommage à la chanson de Lucio Battisti), à la recherche de surfaces abstraites et de plans géométriques systématiquement combinés à des détails de la flore ambiante. Le choix du noir et blanc, outre qu'il renforce les jeux de lignes, est volontaire pour exprimer la froideur hivernale et la tranquillité endormie du lieu, en contraste avec les couleurs et l'agitation que l'on connaît durant la Biennale. A titre personnel, j'aime la photo du pavillon de l'ancienne Tchécoslovaquie, avec ces deux arbres qui déchirent l'image principale à la manière de ce pays qui s'est scindé en 1993.
I giardini di marzo, Pavillon de la Serbie (2008)
I giardini di marzo, Pavillon des Etats-Unis (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la Tchéquie (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la Finlande (2008)
I giardini di marzo, Pavillon d'Israël (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de l'Espagne (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la Suisse (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la Hongrie (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la Russie (2008)
I giardini di marzo, Pavillon de la France (2008)
3 commentaires:
Bravo ! C'est une belle idée (à mon humble avis).
J'espère que tu ne vas pas t'arrêter là, c'est un projet riche et excitant.
Beau! Beau! Beau! Et surprenant. Je ne m'attendais pas à retrouver les jardins de la biennale ainsi.
Merci!
Hélas, je ne pense pas aller plus loin, je ne dispose que d'un petit numérique de poche. Je ne me vois pas acquérir un appareil plus développé avec zoom et tout le tralala, je ne comprendrais d'abord rien au mode d'emploi:-) et je n'aurais surtout pas la patience et le courage de le transporter... Reste à espérer que la qualité des petits formats continuera à évoluer, de préférence sur un objet qui fera à la fois téléphone et Ipod, de quoi éviter de se bourrer ses poches en promenade ou d'encombrer sa valise de différents chargeurs... A quand le multifonction du livre "Globalia"?
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