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Liège, Belgium
Né à Bruxelles dans une famille d'origine grecque, turque, albanaise et bulgare. Etudes secondaires gréco-latines. Licence en Histoire de l'art, Archéologie et Musicologie de l'Université de Liège. Lauréat de la Fondation belge de la Vocation. Ancien journaliste à La Libre Belgique et La Gazette de Liège. Actuellement Chargé de mission développement et médias à l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Directeur artistique-adjoint du Festival des Nuits de Septembre. Enseigne l'Histoire sociale de la musique aux Alumni de l'Université de Liège.

lundi 17 mars 2008

Bienvenue chez les Ch'tis

Bienvenue chez les Ch'tis, deuxième long métrage de Dany Boon est en train de devenir un véritable phénomène de société. Le film est une comédie loufoque qui traite de la mutation dans le Nord du directeur d'un bureau de poste en Provence. Ainsi, en raison d'une sanction disciplinaire, Philippe Abrams (l’excellent Kad Merad), est contraint d'aller vivre à Bergues, ville du Nord-Pas-de-Calais considérée comme le bout du monde. Ce qui est au départ une contrainte devient rapidement la découverte d'une région et d'une population particulièrement attachantes, qu'il quittera dans les larmes après trois années de bons et loufoques services.

Esprit de la comédie populaire oblige, Dany Boon n’échappe pas à certains simplismes lorsqu’il décrit les préjugés du cadre expatrié ou la candeur naive des autochtones nordistes. Tout comme il insiste parfois lourdement sur le côté carte postale de la région avec ses beffrois flamands, ses maisons ouvrières, ses baraques à frites où règnent la fricandelle et la mayo, sans oublier de plonger le spectateur dans le truculent dialecte ch’timi où les « S » se prononcent « CH », les « CH » « K » et où chaque phrase finit par « Hein biloute !».



Malgré ces stéréotypes, le film, rythmé sans aucun temps mort, se laisse regarder avec bonheur. Il est effectivement rare qu'une région du Nord fasse l'objet d'une comédie et soit évoquée avec autant de tendresse, d'humour et d'humanité. Boon prend même le contrepied de l’ennuyeuse noirceur des clichés à la Germinal dont il se moque avec intelligence à un moment crucial du film. Aidé par une brochette d'acteurs plus vrais que nature, à commencer par Line Renaud (la mère autoritaire du facteur local), le réalisateur décrit une France différente, ni marginale ni mineure mais parfois politiquement incorrecte, qui rompt - qualité que les penseurs du sérail n’hésiteront pas à qualifier de réactionnaire - avec cette France centralisatrice que gouvernent les bobos superficiels, les intellos nombrilistes (détenteurs bien entendu du vrai parler français) et les technocrates qui n'ont pour seule culture que la culture de l’argent. Sans être une apologie du communautarisme, le film rappelle combien les régions prennent aujourd'hui leur revanche sur le concept de "nation", cette utopie du XIXe qui engendra tant de mosaïques bancales (la Belgique entre autres!) et dont l’histoire contemporaine nous montre chaque jour qu'elle ne résiste pas au fil du temps. Avec Bienvenue chez les Ch'tis, Boon suggère que une identité régionale est souvent plus authentique que les projets culturels d'un gouvernement national, par définition burocratique, sujet à nivellement et donc sans âme.


Arrivé à Bergues, Philippe Abrams a passé sa première nuit chez son employé Antoine (Dany Boon) et s'apprête à prendre son déjeuner avec celui-ci et son "imposante" mère (Line Renaud)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Gentil petit film bien franchouillard, dans le nord on pleure deux fois, en arrivant et en partant, et avec ce film on ne rit qu'une fois, d'un bout à l'autre ), c'est là son mérite.
(sauf la prestation nullissime de Lyne Renaud, qui n'a jamais été une actrice)En faire un film d'une portée politique .... pourquoi pas, surtout si une fois de plus cela permet de fustiger les français, chacun voit midi à sa porte et finira bien par balayer.... jpw